Depuis quelques jours, j’ai la chance de tester un Fairphone 3+ prêté par Sosh et Fairphone dans le cadre du programme #TesteurSosh. Pour son premier anniversaire, le Fairphone 3, sorti en septembre 2019, s’offre une petite évolution principalement côté photo qui coïncide avec l’arrivée d’Android 10 sur le mobile.
Présentation
Ce téléphone est un peu particulier, il est en rupture de notre mode de consommation moderne. Le Fairphone est avant tout réparable, la batterie est amovible et les différents composants sont démontables et remplaçables. D’ailleurs il est livré avec un tournevis mais sans chargeur, le fabriquant considérant que nous en avons déjà tous (ce qui peut être discutable quand on bascule du micro-USB à l’USB-C).
Fairphone a aussi voulu depuis 3 générations et demi de téléphones sélectionner des fournisseurs équitables et avec le moins d’impact écologique possible.
Le plastique du Fairphone 3+ comporte ainsi une part plus importante de plastique recyclé que le Fairphone 3. Cette initiative a d’ailleurs été suivie par quelques acteurs plus conventionnels du secteur, ce qui représente une belle victoire pour cette entreprise qui veut avant tout ouvrir une nouvelle voie.
La durée de vie du téléphone a un impact énorme son bilan environnemental et Fairphone l’a bien compris. Mais la réparabilité ne suffit pas à assurer la pérennité d’un mobile, il faut aussi le maintenir à jour pour éviter tout obsolescence. Le Fairphone 2, par exemple, est sorti en 2015 et a tiré sa révérence en 2018, cette durée de commercialisation est déjà extraordinaire. Mais plus remarquable encore, il est sorti accompagné d’Android 5.1 (lollipop, vous vous souvenez ?) et depuis juin 2020 la bêta d’Android 9 est disponible, oui, 2 ans après la fin de commercialisation et alors que le fabricant du composant principal (le SoC) à abandonné tout support. Les explications de l’entreprise sont disponibles sur leur blog.
À titre de comparaison, HMD Global qui commercialise les téléphones Nokia sous Android depuis quelques années maintenant, vantait la durée de vie accrue des ses mobiles avec des mises à jour qui arrivaient plus rapidement que sur les téléphones Google et la possibilité de débloquer le téléphone pour permettre l’installation de versions alternatives d’Android. Sur le papier c’est enthousiasmant, en pratique, le Nokia 8, fer de lance de la marque fin 2017, est sorti avec Android 7, quelques semaines plus tard, il avait droit à la mise à jour vers Android 8 et un an plus tard Android 9 et entre temps HMD publiait la procédure officielle pour débloquer le mobile, promesse tenue jusque là. Mais depuis plus rien. Les mises à jour de sécurité de Google arrivent de temps en temps mais c’est tout, le téléphone a été abandonné après 16 mois d’existence. Les choix techniques faits lors du développement du mobile puis de la mise à jour à Android 8 ont condamné les chances de survie du mobile car les adaptations pour les nouvelles version d’Android étaient trop lourdes à gérer…
On ne peut simplement pas espérer d’une marque qui sort une demi-douzaine de références par an d’assurer un suivi logiciel dans la durée. Les coûts de développement d’un tel engagement est complètement incompatible avec la stratégie d’inondation du marché de Nokia ou a fortiori Samsung.
En face, la stratégie de Fairphone est de ne commercialiser qu’un téléphone, pendant plusieurs années, de proposer des pièces détachées pour permettre sa réparation aisée et un support logiciel dans la durée.
Par rapport à son prédécesseur, le Fairphone 3+ arbore donc 2 nouveaux modules photos de meilleur niveau. Fairphone commercialise aussi ces modules pour permettre aux propriétaires de Fairphone 3 de profiter des améliorations du nouveau modèle sans changer de mobile.
Le capteur frontal passe donc de 8 à 16Mpx et le principal de 12 à 48Mpx mais ce nouveau capteur produit des images de 12Mpx en combinant les informations captées par 4 photocites dans un même pixel. Pour plus de détails sur le fonctionnement de ce capteur, allez voir par ici, chez Samsung, le fabriquant du-dit capteur.
Caractéristiques techniques
Les caractéristiques de ce mobile sont d’un niveau correct sans plus pour 2020. Les contraintes que s’impose l’entreprise en sont la cause bien sûr, pour limiter le coût d’un tel téléphone en respectant ces contraintes, il faut revoir à la baisses les ambitions de performances. Clairement, nous ne sommes pas en présence d’un flagship et si vous rêvez d’un iPhone 28 Pro Max ou Samsung S34 Ultra Plus éthique et réparable, préparez-vous à vendre votre collection de télécartes, votre voiture et vos organes !
Voici donc les principales caractéristiques :
- Android 10 (ou /e/OS mais pour l’instant l’appareil photo n’est pas supporté)
- Processeur Snapdragon 632
- 4 Go de mémoire
- 64 Go d’espace de stockage, extensible par µSD
- Dual SIM
- Écran de 5.65″
- Batterie de 3040 mAh, remplaçable sans outils
Les rafinements classiques sont aussi inclus : port USB-C, capteur d’empreinte digitale, NFC, bluetooth 5, 4G, wifi dual-band (2.4 et 5GHz) et prise casque.
Enfin, là où il a fallu faire encore des concessions pour garder un tarif correct pour un téléphone équitable et réparable c’est sur la taille du bestiau… il est grand et épais ! Son tarif est équivalent à celui du Huawei P30 à l’heure où j’écris ces lignes, mais il est bien moins puissant, plus gros et moins bien doté globalement et notamment côté photo.
Quelques avantages tout de même sont à mettre au crédit du Fairphone en plus du côté éthique et de la réparabilité déjà abordés : la possibilité d’ajouter une SD et ce sans sacrifier l’emplacement de la seconde SIM, s’il vous plaît et un élément non négligeable sur lequel on a fait une croix depuis le début de la guerre des photo-phones les plus fins possible, l’appareil photo dorsal de dépasse pas ! Il y a juste une petite bague autour pour le protéger mais ce téléphone n’est pas un téléphone à bascule quand il est posé sur le dos. C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, comme dirait France Gall.
Autrement dit, un smartphone éthique et réparable, c’est un choix coûteux de prime abord mais la réparabilité devrait gagner haut la main à long terme fasse à l’obsolescence programmée (le P30 n’aura probablement jamais droit à une autre version majeure d’Android).
Avant de parler photo, la grosse évolution du Fairphone 3+, j’aimerais faire le point sur les performances de ce téléphone. Honnêtement, j’avais peur de tester un mobile asthmatique. Il vient remplacer pour la durée du test un Nokia 8, équipé du processeur haut de gamme de 2017, le Snapdragon 835. Clairement sur le papier, il atomise le 632 du Fairphone 3+. En pratique, pour mon usage, je n’ai vu aucune différence de performances. Je ne joue pas aux jeux gourmands (3D), ça aide c’est sûr, mais ce qui aide aussi c’est que Fairphone OS n’embarque pas d’applications superflues ou un lanceur avec des effets et animations lourdes, juste le lanceur par défaut d’Android. Sans surcouche, le mobile a plus de capacité de traitement pour ce qui est important, les applications que j’utilise. Concrètement, j’utilise beaucoup Firefox, ReadEra et Fairemail, pour la période du test je suis aussi plus actif sur Twitter et Instagram, à tout ça il faut ajouter les applications de communication classiques et les services cloud pour mes sauvegardes automatiques. Bref, il faut se rendre à l’évidence, dans mon cas un petit processeur est largement suffisant.
Question autonomie, il fait au moins aussi bien que le Nokia 8, avec mon usage, il tient à peu près 2 jours.
Et la photo dans tout ça ?
Parlons maintenant photo, le capteur frontal produit des images d’une meilleure résolution. Pourtant, les caractéristiques techniques annoncent le contraire avec 48Mpx pour le dorsal et 16Mpx pour le frontal, c’est un peu déroutant. En fait, le capteur dorsal combine 4 photocites pour produire un pixel alors que le frontal fait du un pour un. Samsung annonce que le rendu des 12Mpx produits est plus détaillé et moins bruité qu’avec un capteur de 12Mpx standard, admettons. Les mauvaises langues diraient que c’est juste pour avoir un argument commercial fallacieux de plus, avis difficile a réfuter sans un banc de test professionnel… Je pense surtout que le gros avantage de ce système (à supposer qu’il soit efficace) est de pouvoir monter un capteur bien pourvu sur un mobile doté d’un processeur peu performant, sans induire un temps de traitement énorme à chaque photo. C’est tout bénef pour un téléphone comme le Fairphone 3+.
Mon premier test a donc été la photo de nuit, j’aime me faire mal tout de suite, le reste passe mieux ensuite
Quand on voit ça, on se demande ce que ça donnerait avec un capteur classique. Sans parler de l’exposition, la gestion du bruit dans le ciel est catastrophique ! Il faut noter que contrairement à la concurrence, l’application appareil photo du Fairphone 3+ n’a pas de mode photo de nuit. De fait, elle doit jouer avec les paramètres d’exposition de la même manière de jour comme de nuit. Si l’algorithme n’est pas prévu pour gérer la nuit différemment, voilà ce qu’on obtient. Il faut dire aussi que contrairement à la plupart des mobile dans cette gamme de prix, le Fairphone 3+ est dépourvu de stabilisation optique, du coup pour éviter le flou de bougé, il faut limiter le temps de pose donc, de nuit, il ne reste plus que les ISO pour compenser le manque de lumière. Cette photo a été prise avec comme vitesse d’obturation 1/12s et sensibilité 3200 ISO, la gestion du bruit est insuffisante pour avoir un résultat exploitable à cette sensibilité au point que l’image donne une impression de bougé tellement le bruit floute les contours…
Mais la rédemption est possible ! La chance, dans ce cas, vient de la communauté car ce capteur est aussi utilisé sur des terminaux moins confidentiels comme le Samsung S10 lite et les bidouilleurs aiment tenter des choses incongrues comme prendre l’application photo d’un mobile et l’adapter pour un autre, par exemple, celle des Google Pixel 3·a ou 4·a. Cette greffe improbable, je l’avais déjà tentée avec le Nokia 8 et le résultat était spectaculaire. Avec Google Camera et son mode photo de nuit, le résultat n’a plus rien à voir.
Concrètement, que s’est-il passé entre les 2 photos ?
Google Camera limite drastiquement la montée de la sensibilité (583 ISO) et augmente le temps de pose pour compenser (1/4s). Pour limiter le flou de bougé, l’application demande de ne pas bouger tout simplement. Bon, on va pas se leurrer, derrière, les algorithmes de Google viennent probablement corriger le bruit, remonter la luminosité des ombres et ajouter de la netteté pour compenser le bougé… J’ai voulu confirmer cela en passant en mode « pro » sur l’application d’origine du Fairphone et en augmentant le temps de pose pour voir si la sensibilité était aussi bien contenue et le résultat comparable. Mais j’ai eu quelques soucis. Pour commencer, l’ouverture de l’objectif est fixe comme souvent sur les mobiles. Ensuite, le mode « pro » ne permet pas sélectionner une sensibilité précise, il faut se cantonner aux équivalences de diaphragme complet (100, 200, 400, 800…) comme à l’époque des pellicules au lieu des valeurs plus commune en photo et plus précises correspondant aux tiers de diaphragme (…, 400, 500, 640, 800…). Pire encore, impossible de contrôler le temps de pose…Le mode « pro », comme ils l’appellent, n’a en substance que peu d’intérêt puisque le seul paramètre de prise de vue à notre main est la sensibilité et de manière très peu précise. Il ne vous sauvera donc pas pour les photos dans les conditions difficiles. Reste qu’il est le seul mode à permettre l’enregistrement au format RAW, piètre consolation, les rares utilisateurs qui pourraient être intéressés par se format auront déjà été rebutés par les limitations précédentes !
Vivement une mise à jour pour corriger ces énormes manques !
Après cette expérience, je n’ai pu qu’être satisfait des photos de jour. Quelque soit l’application utilisée, le résultat est très satisfaisant.
Pour le portrait avec le capteur frontal, là aussi il va falloir une mise à jour… Le principal problème est la colorimétrie.
Elle ne transforme pas en Brad Pitt mais au moins on ne me demandera pas si le boulot me rend malade ! À noter que la transition du flou dans les cheveux est bien mieux gérée mais pas du tout sur le casque, nul n’est parfait.
Globalement, quelque soit l’application, les photos du capteur frontal proposent un bon niveau de détails, une petite mise à jour pour la colorimétrie et je me satisferai tout à fait de l’application caméra d’origine.
Et si on le comparait au Huawei P30 ?
Le P30 est réputé être un excellent photo-phone et son tarif le place en concurrence directe avec le Fairphone alors pourquoi ne pas les comparer ?
Honnêtement, si vous hésitez entre les deux, je ne sais pas quoi vous dire. Ces deux mobiles sont aux antipodes du marché. À moins d’être un bidouilleur, le P30 n’a aucun avenir. Trump a tué ce mobile et probablement l’entreprise qui le fabrique. Il n’aura certainement aucune mise à jour logicielle sérieuse. Son descendant est déjà privé de tous les services Google. Si Huawei veut lui fournir une mise à jour, l’entreprise doit entreprendre l’adaptation d’Android à partir des sources sans utiliser un seul brevet détenu par une entreprise américaine… Sa réparabilité est proche du néant comme tous les mobiles assemblés à la colle. Reste que c’est un excellent photo-phone mais jetable.
Bref, cette comparaison n’a comme intérêt que de montrer ce que vous perdez ou pas en choisissant la voie du raisonnable Fairphone 3+
Vous commenceriez donc par renoncer à la pléthore de capteurs photo du P30, un ultra-grand angle, un grand angle (capteur principal) et un téléobjectif. En très gros, le P30 est équipé d’un équivalent d’un zoom allant de 0.8x à 3x, là où le Fairphone doit se contenter de traitement logiciel pour zoomer ou capter un angle plus large (mode panorama). Depuis le temps qu’on a oublié l’usage du zoom avec la disparition des appareils photo compacts et qu’on continue de vivre très bien, je ne suis pas sûr que ce soit bloquant. Le capteur principal du P30 fait 40Mpx, un point pour le Fairphone ? Non, le P30 peut produire des images à la pleine résolution du capteur contrairement au Fairphone. L’intérêt en est limité mais il permet d’imprimer un trèèèèès grand format ou recadrer une photo sans pitié sans renoncer à une impression, au prix d’une énorme surcharge de l’espace de stockage (limité à 128Go et non extensibles), à utiliser avec parcimonie donc. D’ailleurs, par défaut le P30 se contente de produire des images raisonnables de 10Mpx, une bonne base de comparaison avec le Fairphone donc.
Premières différences, les fichiers bien que de résolution très proche, 3648×2736 pour le Huawei contre 4000×3000 pour le Fairphone (soit 9% de moins), les fichiers du Huawei sont beaucoup plus légers 3,6Mo contre 4,8Mo pour Google Camera et 6,75Mo pour l’application de base du Fairphone, soit respectivement 25 et 46% d’écart. On peut en déduire que Huawei compresse beaucoup plus ses fichiers, Google moyennement et Fairphone beaucoup moins. En théorie, les photos du Fairphone devraient donc être plus détaillées, avec Google Camera comme avec l’application d’origine.
Le P30 a un rendu beaucoup plus vert, le ciel et la mer virent au cyan et l’herbe est saturée. Le contraste du Huawei est aussi plus marqué au risque de boucher les ombres. Google Camera sature un peu plus les bleus, le ciel est plus saturé et le voile atmosphérique moins présent. Entre les deux, le rendu de l’application d’origine du Fairphone parait un peu fade mais est probablement le plus réaliste.
Dans les ombres, la bataille fait rage et le P30 est désarçonné, la faute au contraste trop poussé qui fait perdre des détails dans les zones sombres comme prévu. Côté Fairphone, bien que Google mette un peu plus de contraste les ombres sont aussi bien détaillées qu’avec l’application d’origine. Par contre, la cime des arbres présente des aberrations avec cette dernière et un léger liseré est clairement visible au zoom maximal. Ce type de défaut est souvent induit par une accentuation des détails trop poussée. Sans ça, l’application d’origine ne démérite pas.
Mode nuit
Pour affronter le P30 en mode nuit, j’ai décider de gagner du temps et n’utiliser que Google Camera, comme vu plus haut l’application appareil photo d’origine n’est pas du tout adaptée à la photo de nuit alors ce n’est pas la peine de se faire mal !
Le mode nuit du P30 est assez violent et parfois peu naturel, il récupère beaucoup de détails si bien qu’on a l’impression que la photo du pont est prise de jour. Les 2 mobiles soufrent d’un facteur de flare (lens flare dans la langue de Shakespeare) marqué mais celui du P30 est mieux maîtrisé. Celui du Fairphone est très coloré de perturbant dans la lecture de l’image. Cela dit, il est visible à la prise de vue, ce ne sera pas une mauvaise surprise après coup, reste que pour compenser ou atténuer cela risque d’être compliqué. Sur la seconde photo, les carrés verts dans le ciel semblent aussi être un écho des lampes devant l’église. Ce défaut peut-être facilement corrigé a posteriori mais m’a beaucoup inquiété lorsqu’il m’est tombé dessus ! De son côté, le P30 a un rendu plutôt froid sur la pierre et franchement jaune sur la photo du pont, on aime ou on aime pas, moi je vote pour le rendu Google Camera sur le Fairphone. Enfin, sur la photo du pont de bois, je trouve le rendu du Fairphone plus intéressant que celui du P30, le contraste est conservé mais les détails sont toujours présents dans les ombres.
Conclusion
Le Fairphone 3+ est un bon téléphone, raisonnable et cohérent. La qualité photo est satisfaisante, surtout avec Google Camera. Les performances sont satisfaisantes et suffisantes pour mon usage.
Je pense qu’il serait le téléphone idéal pour les flottes d’entreprises dont le service informatique, armé d’un simple tournevis, pourrait assurer la maintenance des téléphones détruits par les employés peu attentionnés. Je suis certain que faire vivre la plupart des mobiles d’une entreprise pendant 3 ans avec la maintenance logicielle et matérielle disponible au même niveau que le reste du matériel informatique de l’entreprise serait un pari gagnant.
Pour un équipement personnel, on pourrait associer le choix de ce mobile à du militantisme ou du snobisme mais il permet, avant tout, faire un pas la bonne direction vers une utilisation raisonnée de la technologie et une réduction des déchets. Aujourd’hui, en choisissant un Fairphone, c’est aussi un message pour les géants de l’industrie. Les choix de l’entreprise on d’ores et déjà poussé Apple et Samsung a introduire plus de plastique recyclé dans leurs mobiles. Espérons que les aspects éthiques seront aussi pris en compte rapidement et que les efforts se poursuivent pour réduire l’impact humain et écologique de la production et du recyclage de tous les mobiles.
Il est probable que si vous avez lu mon article jusqu’à ces lignes, vous soyez déjà sensible à ces arguments. Si, comme moi avant ce test, vous vous demandez ce que vous allez perdre en faisant le choix de raison lors du prochain renouvellement de votre mobile, j’espère que cet article vous aura été utile. Finalement, je n’ai pas perdu au change durant ces quelques semaines de tests. Clairement, le Fairphone 3+ sera mon prochain mobile.
Le Fairphone 3/3+ permet aussi à ceux qui se préoccupent de leurs données personnelles de tenter l’aventure d’un mobile Android sans les GAFAM. J’ai tenté de « dégoogliser » au maximum mon Nokia 8 auparavant, on peut en faire pas mal mais sans changer de système et partir sur des versions maintenues par la communauté, Google sera toujours un peu là (les Google Play Services). Le Fairphone, par contre, est aussi supporté par la fondation /e/ qui propose un système clé en main avec un installeur simple pour passer basculer sur un Android sans Google nulle part, même pas un petit morceau dans un coin. Là aussi, c’est un acte de foi de suivre ce chemin mais pour qui veut tenter l’aventure, avec un Fairphone vous aurez un support officiel aussi bien pour basculer sur /e/ que pour en revenir si vous n’êtes pas satisfait. J’espère tester /e/ lorsque le Fairphone 3+ sera complètement supporté (d’ici octobre semble-t-il) et qui sait j’en parlerai peut-être dans un article ici ou ailleurs.